En voiture Shimon…
À peine plus grand que l’Ile-de-France, avec ses ruelles étroites et bouchons omniprésents, Israël n’avait à priori pas lieu d’être un acteur du secteur de la mobilité. Pourtant, il est aujourd’hui inconcevable de parler de la révolution automobile sans mentionner les prouesses technologiques israéliennes, la floraison d’investissements étrangers et le nombre de brevets déposés. L’échec de l’établissement d’une industrie automobile nationale durant les années 1960 s’est finalement révélé être un avantage: les entreprises israéliennes ne sont pas confrontées aux lobby industriels traditionnels et ne sont pas même incitées à adopter une démarche précise.
Des voitures qui parlent entre elles…
Innovante, créative et sur-efficiente, l’« auto tech » israélienne est visionnaire et mondialement saluée. Daimler, Renault-Nissan-Mitsubishi et Honda, par exemple, ont ouvert un centre R&D et/ou un programme en partenariat avec des incubateurs et universités. L’ébullition nationale et internationale tourne autour de la voiture autonome, dont le développement est désormais inéluctable — Autotalks, par exemple, développe une technologie de communication permettant aux voitures de parler entre elles et d’adapter ainsi leur comportement sur la route. L’Université de Bar-Ilan, qui transforme son campus en laboratoire de la future smart city, accueille déjà cinq navettes électriques autonomes fournies par la société française Navya.
et d’autres qui savent comment nous allons !
L’implication est également gouvernementale : le cabinet du Premier Ministre et l’Université de Tel-Aviv ont créé Capsula, un incubateur spécialisé dans la « smart mobility ». D’après Julia Shteingart, Moodify incarne la spécificité de cet incubateur : un « système de voiture emphatique » permettant de détecter l’état émotionnel et physique des conducteurs, qui fournit des remèdes à l’aide de parfums pour améliorer la sécurité des passagers. Le micro-sommeil, le mal des transports, l’agressivité et d’autres états problématiques peuvent être détectés et résolus.
Le fonds de l’air est frais…
SeedIL Ventures a directement participé à l’éclosion de pépites israéliennes en investissant notamment en phase d’amorçage: consultée par 80 millions d’utilisateurs, l’application BreezoMeter fournit la plus juste mesure de la pureté de l’air. Elle permet d’appréhender et d’adapter son mode de déplacement en fonction de la qualité de l’air. En partenariat avec Hella ou Faurecia par exemple, BreezoMeter permet de savoir quand fermer ses fenêtres ou allumer l’air conditionné. Depuis son premier investissement, Breezometer a levé en tout $12.5M. Parallèlement, SeedIL a investi dans UVEye, récemment révélée au public grâce à ses partenariats avec Toyota et Skoda. Cette start-up utilise une caméra à 360° pour inspecter automatiquement l’extérieur des véhicules en produisant une image 3D haute résolution instantanée.
Les voitures connectées à l’abri des cyber-attaques
Cette révolution automobile est toutefois accompagnée de défis juridiques et techniques à surmonter: cyberattaques, responsabilité en cas d’accident, protection des conducteurs et assurances sont les principales préoccupations des multinationales et des gouvernements. Argus Cyber Security propose des solutions protégeant les voitures contre les cyberattaques. Elle a été rachetée par Continental AG pour $450M. Plus petite mais prometteuse, Regulus propose des capteurs sécurisant les voitures connectées et bloquant les cyberattaques. Elle est parvenue à lever $6.3M.
La Start-up Nation et ses prouesses technologiques n’ont donc pas fini de nous surprendre — en revanche, les israéliens n’ont, quant à eux, pas encore modifié leur manière “surprenante” …de conduire!